Tahar Rahim : dans quels films et séries TV a-t-il joué ?
Tahar Rahim incarne aujourd’hui l’un des talents les plus reconnus du cinéma français contemporain. Révélé en 2009 dans Un prophète de Jacques Audiard, cet acteur d’origine algérienne a bâti une carrière remarquable entre productions européennes intimistes et blockbusters hollywoodiens. Sa capacité à incarner des personnages complexes — du prisonnier en quête de survie au tueur en série charismatique — fait de lui une figure incontournable sur la scène internationale. Avec plus de 24 films et 6 séries télévisées à son actif, Tahar Rahim navigue avec aisance entre registres dramatiques, thrillers psychologiques et reconstitutions historiques exigeantes.
Sommaire
ToggleCette filmographie témoigne d’une trajectoire singulière : celle d’un comédien qui refuse la facilité et privilégie les rôles à forte densité émotionnelle. De son incarnation bouleversante de Mohamedou Ould Slahi dans The Mauritanian — qui lui vaut une nomination aux Golden Globes — à son interprétation virtuose de Charles Sobhraj dans la série The Serpent, l’acteur démontre une polyvalence exceptionnelle. Son parcours illustre également une ouverture culturelle rare : il tourne en français, en anglais et en arabe, collaborant aussi bien avec des auteurs européens qu’avec des réalisateurs hollywoodiens comme Ridley Scott. Voici un panorama détaillé de son œuvre cinématographique et télévisuelle, structuré pour comprendre l’évolution d’un artiste devenu ambassadeur du cinéma français à l’international.
Quels sont les grands jalons de la carrière cinématographique de Tahar Rahim ?
Le parcours de Tahar Rahim au cinéma se divise en plusieurs phases distinctes. Après des débuts discrets en 2006, sa révélation fulgurante dans Un prophète lui ouvre les portes d’une reconnaissance immédiate. Il enchaîne alors avec des projets d’auteur européens exigeants, signés par des cinéastes comme Asghar Farhadi ou Fatih Akin. À partir de 2018, l’acteur amorce une transition vers des productions anglophones à plus gros budgets, tout en maintenant un équilibre avec le cinéma français. Cette stratégie lui permet de toucher un public mondial sans renier ses racines artistiques.
Sa filmographie reflète une exigence constante : chaque rôle semble choisi pour explorer une facette différente de la condition humaine. Qu’il incarne un ouvrier précaire amoureux dans une centrale nucléaire (Grand Central), un survivant du génocide arménien (The Cut) ou un policier infiltré à la Belle Époque (Les Anarchistes), Tahar Rahim apporte une authenticité rare. Cette capacité à disparaître dans ses personnages constitue sa signature artistique, reconnue par la critique internationale et le public.
Un prophète (2009) : le film qui change tout
C’est avec Un prophète que Tahar Rahim explose aux yeux du monde. Dirigé par Jacques Audiard, ce drame carcéral raconte l’ascension de Malik El Djebena, jeune délinquant d’origine maghrébine jeté dans l’univers impitoyable de la prison française. Entre mafia corse et réseaux arabes, le personnage apprend à survivre, manipuler et dominer. L’acteur y livre une performance d’une intensité stupéfiante, portant le film sur ses épaules avec une présence magnétique.
Le succès est immédiat : Grand Prix au Festival de Cannes, César du meilleur espoir masculin pour Tahar Rahim, et reconnaissance internationale. Ce rôle fondateur établit l’acteur comme un interprète capable de traduire la violence, la solitude et l’intelligence stratégique d’un personnage moralement ambigü. Un prophète reste aujourd’hui une référence du cinéma français des années 2000 et demeure le socle sur lequel toute la carrière ultérieure de l’acteur s’est construite.
The Mauritanian (2021) : consécration hollywoodienne
Douze ans après Un prophète, Tahar Rahim signe une nouvelle performance magistrale dans The Mauritanian. Réalisé par Kevin Macdonald, ce drame judiciaire retrace l’histoire vraie de Mohamedou Ould Slahi, détenu pendant plus de quatorze ans à Guantanamo sans inculpation formelle. L’acteur incarne cet homme au destin brisé avec une dignité bouleversante, alternant moments de désespoir et éclairs d’humanité malgré la torture et l’isolement.
Ce rôle lui vaut une nomination aux Golden Globes et aux BAFTA, confirmant son statut de star internationale. La performance de Tahar Rahim est saluée pour sa justesse émotionnelle et sa capacité à rendre palpable l’injustice vécue par son personnage. The Mauritanian marque un tournant : l’acteur français peut désormais porter seul une production hollywoodienne exigeante et toucher un public mondial tout en défendant un propos politique fort.
Monsieur Aznavour (2024) : transformation physique et vocale
En 2024, Tahar Rahim relève un défi d’un autre ordre en incarnant Charles Aznavour dans le biopic Monsieur Aznavour. Ce projet musical retrace la vie de l’icône franco-arménienne, de ses débuts modestes dans les cabarets parisiens à sa consécration internationale. L’acteur doit ici non seulement ressembler physiquement au chanteur, mais aussi chanter et danser, démontrant une polyvalence artistique impressionnante.
Cette performance totale illustre la volonté de Tahar Rahim de sortir constamment de sa zone de confort. Interpréter une figure aussi mythique de la chanson française représente un risque artistique majeur, mais l’acteur s’y engage avec la même exigence que pour ses rôles dramatiques précédents. Ce biopic témoigne de sa capacité à incarner des personnalités réelles avec respect et profondeur, une spécialité qu’il a déjà explorée avec Charles Sobhraj et Mohamedou Ould Slahi.
Comment Tahar Rahim a-t-il construit sa présence au cinéma français ?
Avant de conquérir Hollywood, Tahar Rahim a solidement ancré sa carrière dans le cinéma français et européen. Ses choix reflètent une préférence pour les réalisateurs d’auteur et les projets à forte dimension sociale ou politique. Des films comme Les hommes libres (2011), qui éclaire le rôle méconnu de la Grande Mosquée de Paris durant l’Occupation, ou Our Children (2012), drame belge inspiré d’un fait divers tragique, montrent son engagement pour des récits exigeants.
Parallèlement, l’acteur n’hésite pas à diversifier ses registres. Dans Le Père Noël (2014), il explore la comédie familiale ; dans Love and Bruises (2011), il plonge dans un drame romantique violent et charnel. Cette capacité à passer d’un genre à l’autre sans perdre en crédibilité témoigne d’un savoir-faire technique rare. En France, Tahar Rahim est perçu comme un acteur capable d’incarner aussi bien la marginalité sociale que la complexité psychologique, tout en restant accessible au grand public.
Collaborations avec des réalisateurs prestigieux
L’une des forces de Tahar Rahim réside dans sa capacité à attirer des cinéastes de renom. Après Jacques Audiard, il travaille avec Asghar Farhadi dans Le Passé (2013), Prix du scénario à Cannes. Ce huis clos psychologique lui permet de jouer la subtilité et l’ambiguïté morale face à Bérénice Bejo. Avec Fatih Akin dans The Cut (2014), il porte une épopée sur le génocide arménien dans une performance quasi muette d’une intensité rare.
Plus récemment, il intègre le casting de Napoleon (2023) de Ridley Scott, incarnant Paul Barras aux côtés de Joaquin Phoenix. Ces collaborations prestigieuses renforcent sa légitimité artistique et lui ouvrent les portes de productions internationales à gros budgets. Elles démontrent également que les plus grands réalisateurs reconnaissent en lui un interprète fiable, capable de servir des visions artistiques ambitieuses.
Une identité liée aux personnages marginaux
Si l’on analyse la filmographie de Tahar Rahim, une constante apparaît : son affinité pour les personnages en marge. Qu’il s’agisse de prisonniers, d’immigrés, d’ouvriers précaires ou de figures historiques oubliées, l’acteur excelle à incarner ceux qui luttent pour leur survie ou leur dignité. Cette identité artistique résonne particulièrement en France, où les questions d’intégration, de précarité et de justice sociale occupent une place centrale dans le débat public.
Cette spécialisation n’est pas un enfermement : elle témoigne au contraire d’un engagement artistique cohérent. Tahar Rahim utilise son art pour donner une voix à ceux que le cinéma mainstream néglige souvent. Dans Samba (2014), il incarne Wilson, un sans-papiers sénégalais au parcours chaotique, apportant une authenticité qui renforce la crédibilité de cette comédie dramatique sociale signée Nakache et Toledano.

Quelles séries télévisées ont marqué le parcours de Tahar Rahim ?
Si le cinéma reste le terrain privilégié de Tahar Rahim, la télévision lui offre un espace narratif différent, permettant de développer des personnages sur plusieurs heures. L’acteur privilégie les mini-séries prestigieuses et les productions internationales de qualité, refusant les formats longs standardisés. Avec six séries majeures à son actif, il démontre que la frontière entre petit et grand écran s’est considérablement estompée en termes d’exigence artistique.
Ces projets télévisuels lui permettent également d’explorer des figures réelles complexes avec une profondeur impossible à atteindre en deux heures de film. Que ce soit l’agent du FBI Ali Soufan dans The Looming Tower ou le tueur en série Charles Sobhraj dans The Serpent, Tahar Rahim profite du format long pour construire des arcs narratifs nuancés et captivants.
The Serpent (2021) : incarnation d’un tueur charismatique
Produite conjointement par la BBC et Netflix, The Serpent devient un phénomène mondial dès sa diffusion en 2021. Tahar Rahim y incarne Charles Sobhraj, tueur en série franco-indien qui a terrorisé la route des routards en Asie du Sud-Est dans les années 1970. Manipulateur, séducteur et meurtrier, Sobhraj dépouillait et assassinait de jeunes voyageurs occidentaux avec une froideur glaçante.
L’acteur livre ici une performance magnétique, capturant le charisme dangereux et la psychopathie calculatrice du personnage. Il réussit le pari difficile de rendre fascinant un monstre sans jamais l’excuser, maintenant le spectateur dans une tension permanente entre répulsion et fascination. La série, tournée en Thaïlande avec une reconstitution soignée de l’époque, confirme définitivement le statut international de Tahar Rahim et sa capacité à porter une production de prestige sur plusieurs épisodes.
The Looming Tower (2018) : dans la peau d’un agent du FBI
Diffusée sur Hulu, The Looming Tower reconstitue les rivalités bureaucratiques entre FBI et CIA dans les mois précédant les attentats du 11 septembre 2001. Tahar Rahim y incarne Ali Soufan, agent du FBI d’origine libanaise qui tente désespérément de prévenir la tragédie malgré les obstacles administratifs et la rétention d’informations entre agences.
Cette performance lui vaut une nomination aux Emmy Awards, reconnaissance suprême pour un acteur français dans le paysage télévisuel américain. Le rôle exige de conjuguer détermination professionnelle, frustration face à l’incompétence bureaucratique et engagement personnel face à une menace qu’il perçoit avant les autres. Tahar Rahim y démontre sa capacité à incarner l’intelligence analytique et la tension morale dans un format qui mêle reconstitution historique et thriller politique.
Autres contributions télévisuelles notables
Au-delà de ces deux sommets, Tahar Rahim participe à d’autres projets télévisuels significatifs. Dans The Last Panthers (2015), coproduction européenne ambitieuse, il incarne Khalil, membre d’un réseau criminel spécialisé dans le vol de diamants. Cette série policière internationale lui permet de jouer dans un registre thriller sophistiqué, naviguant entre Londres, Marseille et les Balkans.
Plus récemment, il rejoint le casting prestigieux d’Extrapolations (2023), anthologie de science-fiction Apple TV+ qui explore les conséquences du changement climatique. Aux côtés de Meryl Streep et Kit Harington, il incarne Omar et Ezra Haddad dans une réflexion prospective sur les enjeux environnementaux. Ces participations témoignent de sa volonté d’explorer des formats narratifs variés tout en restant sélectif sur la qualité des projets.
| Série | Année | Personnage | Plateforme | Épisodes |
|---|---|---|---|---|
| La Commune | 2007 | Yazid Fikry | France Télévisions | 8 |
| The Last Panthers | 2015 | Khalil | Canal+/Sky | 6 |
| The Looming Tower | 2018 | Ali Soufan | Hulu | 10 |
| The Eddy | 2020 | Farid | Netflix | 3 |
| The Serpent | 2021 | Charles Sobhraj | BBC/Netflix | 8 |
| Extrapolations | 2023 | Omar/Ezra Haddad | Apple TV+ | 3 |
Quels sont les traits distinctifs du jeu d’acteur de Tahar Rahim ?
Au-delà de sa filmographie impressionnante, ce qui distingue Tahar Rahim réside dans sa méthode de travail et son approche du personnage. L’acteur est connu pour sa préparation minutieuse : immersion linguistique, transformation physique, recherche documentaire approfondie. Pour incarner Charles Sobhraj dans The Serpent, il a étudié des heures d’archives et travaillé son accent franco-indien. Pour The Mauritanian, il a rencontré Mohamedou Ould Slahi lui-même afin de saisir les nuances de son vécu.
Cette exigence se traduit à l’écran par une authenticité rare. Tahar Rahim ne joue jamais de manière démonstrative ; il privilégie la retenue, le regard, les silences. Son jeu repose sur une intériorité palpable qui rend ses personnages immédiatement crédibles. Qu’il incarne un prisonnier, un agent du FBI ou un chanteur légendaire, il parvient à créer une connexion émotionnelle forte avec le spectateur sans forcer l’émotion.
Polyvalence linguistique et culturelle
L’un des atouts majeurs de Tahar Rahim est sa maîtrise de plusieurs langues. Né en France de parents algériens, il parle couramment le français et l’arabe. Il a également perfectionné son anglais, ce qui lui permet de tourner aussi bien dans des productions européennes qu’américaines sans accent marqué. Cette polyvalence linguistique élargit considérablement son champ d’action et explique en partie sa capacité à naviguer entre différents cinémas.
Au-delà de la langue, c’est sa sensibilité culturelle qui enrichit ses interprétations. Capable de comprendre les codes sociaux français, maghrébins et anglo-saxons, il apporte une profondeur particulière aux personnages issus de l’immigration ou évoluant entre plusieurs mondes. Cette intelligence culturelle fait de lui un acteur particulièrement pertinent pour incarner les enjeux identitaires contemporains, notamment en France où la question de la diversité reste centrale.
Transformations physiques et vocales
Tahar Rahim n’hésite pas à modifier radicalement son apparence pour servir un rôle. Dans The Cut, il porte les stigmates physiques du génocide arménien, incarnant un homme dont la gorge tranchée l’empêche de parler normalement. Dans Monsieur Aznavour, il adopte la gestuelle et la voix du chanteur légendaire, allant jusqu’à interpréter ses chansons. Ces transformations témoignent d’un engagement physique total au service du personnage.
Cette capacité à se métamorphoser évoque les grands acteurs caméléons du cinéma contemporain. Comme Christian Bale ou Gary Oldman, Tahar Rahim accepte de disparaître derrière ses rôles, refusant de s’en tenir à un registre confortable. Cette exigence professionnelle, couplée à un talent naturel indéniable, explique la reconnaissance dont il bénéficie auprès des réalisateurs les plus exigeants.
Quelle est la place de Tahar Rahim dans le cinéma français contemporain ?
Dans le paysage du cinéma français actuel, Tahar Rahim occupe une position unique. Ni star commerciale au sens traditionnel, ni simple acteur d’auteur confidentiel, il incarne une troisième voie : celle de l’excellence artistique avec une visibilité internationale. Son parcours inspire une nouvelle génération d’acteurs issus de la diversité, prouvant qu’il est possible de réussir sans renier ses origines ni se cantonner à des rôles stéréotypés.
Sa trajectoire contraste avec celle d’autres acteurs français qui peinent à franchir les frontières. Là où certains restent prisonniers d’une image hexagonale, Tahar Rahim a su construire une carrière véritablement internationale tout en continuant à tourner régulièrement en France. Cette double appartenance fait de lui un ambassadeur culturel précieux, capable de porter la créativité française à l’étranger tout en ramenant en France l’expérience acquise sur les plateaux hollywoodiens.
Un modèle pour la diversité au cinéma
En tant qu’acteur français d’origine algérienne, Tahar Rahim représente un symbole de réussite pour les jeunes issus de l’immigration. Son parcours démontre que le talent et le travail peuvent triompher des barrières sociales et ethniques qui persistent dans l’industrie cinématographique. Sans jamais revendiquer bruyamment ce statut, il incarne par ses choix artistiques une forme d’engagement pour une représentation plus juste de la société française dans son cinéma.
Ses rôles reflètent souvent cette réalité : personnages de banlieue, immigrés, marginaux sociaux. Mais il refuse l’enfermement, prouvant qu’un acteur non-blanc peut incarner Charles Aznavour, un agent du FBI ou un personnage de l’univers Marvel. Cette capacité à transcender les étiquettes tout en assumant ses racines constitue un apport précieux à la diversification du cinéma français, longtemps critiqué pour son manque de représentativité.
Reconnaissance institutionnelle et récompenses
La carrière de Tahar Rahim est jalonnée de reconnaissances prestigieuses. Outre son César du meilleur espoir masculin pour Un prophète, il accumule nominations et prix dans les festivals internationaux. Sa nomination aux Golden Globes et aux BAFTA pour The Mauritanian marque un tournant, plaçant définitivement son nom parmi les acteurs français reconnus par Hollywood.
Ces distinctions ne sont pas simplement honorifiques : elles témoignent d’une légitimité artistique reconnue par les pairs. Dans un métier où la réputation joue un rôle crucial, ces récompenses ouvrent des portes et permettent d’accéder à des projets toujours plus ambitieux. Elles confirment également que Tahar Rahim n’est pas une exception ou une curiosité, mais un acteur de premier plan capable de rivaliser avec les plus grands sur la scène mondiale.
Quels projets futurs dessinent la suite de sa carrière ?
Avec plusieurs projets annoncés pour 2025 et au-delà, Tahar Rahim montre qu’il n’a pas l’intention de ralentir. Le film Alpha, dont les détails restent confidentiels, semble s’inscrire dans le registre science-fiction ou thriller futuriste. The One Who Cannot Die promet également une incursion dans un univers fantastique ou d’action. Ces choix suggèrent une volonté d’explorer de nouveaux territoires narratifs, loin des drames réalistes qui ont fait sa réputation.
Cette diversification témoigne d’une maturité artistique : après avoir prouvé son excellence dans le drame social et le biopic historique, l’acteur peut désormais se permettre d’explorer des genres plus spectaculaires. Son passage dans l’univers Marvel avec Madame Web, bien que le film ait reçu un accueil mitigé, ouvre également la porte à d’autres franchises ou blockbusters. La question n’est plus de savoir s’il peut réussir à Hollywood, mais quels projets il choisira de porter.
Équilibre entre auteur et commercial
L’un des défis majeurs pour Tahar Rahim sera de maintenir l’équilibre délicat entre cinéma d’auteur et productions commerciales. Jusqu’à présent, il a réussi cet exercice avec intelligence, alternant films intimistes européens et grosses productions américaines. Cet équilibre lui permet de conserver une crédibilité artistique tout en touchant un public large.
Les acteurs qui réussissent cette synthèse restent rares : beaucoup basculent entièrement vers Hollywood et perdent leur identité artistique, d’autres restent confinés au cinéma d’auteur avec une audience limitée. Tahar Rahim semble avoir trouvé une troisième voie, celle qui consiste à choisir chaque projet pour sa qualité intrinsèque plutôt que pour son potentiel commercial ou son prestige institutionnel. Cette approche exigeante devrait lui permettre de construire une filmographie durable et cohérente.
Possibles passages à la réalisation ?
Comme beaucoup d’acteurs accomplis, Tahar Rahim pourrait à terme envisager un passage derrière la caméra. Après avoir travaillé avec certains des plus grands réalisateurs contemporains — Audiard, Farhadi, Scott —, il possède une connaissance approfondie du processus créatif. Bien qu’aucun projet de réalisation n’ait été annoncé à ce jour, cette évolution naturelle pourrait enrichir encore son parcours artistique.
La réalisation lui permettrait d’explorer des thématiques qui lui tiennent à cœur — identité, immigration, justice sociale — avec une vision personnelle. De nombreux acteurs français ont réussi cette transition, de Romain Duris à Guillaume Canet. Compte tenu de son intelligence narrative et de sa sensibilité artistique, Tahar Rahim pourrait apporter une voix singulière au paysage du cinéma d’auteur français s’il décidait de franchir ce cap.
Foire aux questions sur Tahar Rahim
Quel est le film qui a révélé Tahar Rahim au grand public ?
Un prophète (2009) de Jacques Audiard constitue le film révélateur de Tahar Rahim. Son interprétation de Malik El Djebena, jeune détenu évoluant dans l’univers carcéral, lui vaut le César du meilleur espoir masculin et une reconnaissance internationale immédiate. Ce drame a remporté le Grand Prix au Festival de Cannes.
Tahar Rahim parle-t-il plusieurs langues dans ses films ?
Oui, Tahar Rahim maîtrise le français, l’arabe et l’anglais, ce qui lui permet de tourner dans des productions européennes et américaines. Cette polyvalence linguistique constitue un atout majeur pour sa carrière internationale et enrichit la crédibilité de ses personnages multiculturels.
Quelles récompenses internationales Tahar Rahim a-t-il reçues ?
Tahar Rahim a été nominé aux Golden Globes et aux BAFTA pour son rôle dans The Mauritanian (2021). Il a également reçu une nomination aux Emmy Awards pour sa performance dans la série The Looming Tower (2018), confirmant sa reconnaissance par l’industrie hollywoodienne.
Dans quelle série Tahar Rahim incarne-t-il un tueur en série ?
Tahar Rahim interprète le tueur en série Charles Sobhraj dans la mini-série The Serpent (2021), coproduction BBC et Netflix. Cette performance magnétique suit le criminel franco-indien qui assassinait des routards en Asie du Sud-Est dans les années 1970, devenant un phénomène mondial dès sa diffusion.
Tahar Rahim a-t-il joué dans des films Marvel ou DC ?
Oui, Tahar Rahim apparaît dans Madame Web (2024), film de l’univers Spider-Man de Sony, où il incarne le personnage d’Ezekiel Sims. Il s’agit de sa première incursion dans le cinéma de super-héros, marquant une nouvelle étape dans sa carrière tournée vers les blockbusters internationaux.
Quel personnage historique réel Tahar Rahim a-t-il incarné récemment ?
En 2024, Tahar Rahim incarne Charles Aznavour dans le biopic musical Monsieur Aznavour. Ce rôle exigeant nécessite une transformation physique et vocale complète, l’acteur devant chanter et incarner l’icône franco-arménienne de la chanson française à différentes périodes de sa vie.
Tahar Rahim travaille-t-il uniquement dans le cinéma français ?
Non, Tahar Rahim a construit une carrière véritablement internationale. Il alterne productions françaises d’auteur (Jacques Audiard, Asghar Farhadi) et films hollywoodiens à gros budget (Ridley Scott). Il tourne également pour des plateformes comme Netflix, Hulu et Apple TV+, démontrant sa capacité à naviguer entre différents marchés.
Avec quels grands réalisateurs Tahar Rahim a-t-il collaboré ?
Tahar Rahim a travaillé avec plusieurs cinéastes majeurs : Jacques Audiard (Un prophète), Asghar Farhadi (Le Passé), Fatih Akin (The Cut), Ridley Scott (Napoleon) et Kevin Macdonald (The Mauritanian). Ces collaborations prestigieuses témoignent de sa reconnaissance par les auteurs les plus exigeants du cinéma mondial.